CAPAC, CPD, OCNH , ICDH et KPTSL lancent un appel urgent en faveur de la protection des agents humanitaires en Haïti.
Nous, les organisations signataires — CAPAC-Centre d’Animation Paysanne et d’Action Communautaire, CPD-Combite pour la Paix et le Développement, OCNH-Organisation de Citoyens pour Une Nouvelle Haïti, ICDH-Initiative Citoyenne pour les Droits de l’Homme , KPTSL- Komite proteksyon timoun Site Letènèl—suivons attentivement l’évolution de la situation des personnes déplacées internes (PDI) et la crise humanitaire en Haïti.
Nous exprimons notre profonde inquiétude face à l'augmentation alarmante du nombre de personnes déplacées internes (PDI) dans la zone métropolitaine et l'Artibonite, dont plus de la moitié sont des enfants.
En tant qu’organisations des droits humains, nous sommes également consternées par les multiples violations des droits humains dont souffrent ces personnes déplacées : enlèvements, exécutions arbitraires, extorsions et violences sexistes. Les conditions précaires dans lesquelles vivent les déplacés internes, tant dans les sites formels qu'informels, aggravent les problèmes sanitaires, avec une hausse des maladies hydriques – particulièrement chez les enfants – et un risque accru de transmission d'autres maladies en raison des conditions sanitaires déplorables. De nombreux déplacés souffrent également de malnutrition aiguë, ce qui nécessite des interventions médicales urgentes.
Les organisations signataires déplorent le désespoir croissant parmi les populations des quartiers défavorisés et les difficultés des agences humanitaires qui tentent de les aider. Les faits sont alarmants. Au moins 12 établissements médicaux ont cessé leurs activités, et les écoles, qui représentent actuellement 39 des 96 sites de déplacement actifs, accueillent 61 000 personnes, limitant ainsi la fréquentation scolaire. De plus, 650 écoles ont fermé leurs portes par crainte d'être ciblées dans des zones comme La Saline, Solino, Bel-Air, Cité Soleil, Martissant, Croix-des-Bouquets, Pernier, Tabarre, Carrefour, Gressier et Carrefour Feuille. Le besoin d'assistance médicale est devenu critique alors que les attaques systématiques se poursuivent et certaines forces spécialisées utilisent du matériel pour détruire des biens civils. Ces violences ont entraîné le déplacement de 580 000 personnes, dont beaucoup cherchent refuge dans des écoles. Les organisations humanitaires peinent à fournir une aide en raison du manque crucial de fournitures médicales et d'abris. Les travailleurs humanitaires expriment
une perte de confiance envers la Police Nationale d'Haïti (PNH) et se trouvent dans l'incapacité de savoir vers qui se tourner. Dans ce contexte, nous pressons instamment les dirigeants haïtiens à honorer leur engagement envers la formation policière axée sur le respect des droits humains et humanitaires.
En mars 2024, une équipe de l'organisation humanitaire CAPAC a été interpellée par des unités spécialisées à La Saline simplement pour avoir apporté une assistance aux déplacés internes.
De plus, la semaine dernière, la Police nationale d’Haïti (PNH) a arrêté une ambulance de Médecins Sans Frontières qui transportait un patient souffrant d'une fracture ouverte et nécessitant des soins hospitaliers urgents. Après avoir été retenu pendant plus d'une heure, le patient est décédé avant d'atteindre l'hôpital. Ce tragique incident démontre la banalisation de la vie humaine par la PNH. Et, ce décès aurait pu être évité si la formation en droits humanitaires avait été fournie comme cela avait été promis.
Toutefois,les organisations signataires de cette note ne s'opposent pas aux interventions des forces de l'ordre dans les quartiers difficiles d'accès en vue de rétablir la sécurité.
Les organisations signataires réitèrent leur appel pressant à mettre fin immédiatement aux violations du droit international humanitaire. L'accès à l'aide humanitaire doit impérativement être garanti dans tous les quartiers affectés par cette violence inacceptable. Pour protéger les innocents, nous demandons au gouvernement haïtien ainsi qu'aux Nations Unies de garantir la protection et le soutien concret aux travailleurs humanitaires sur le terrain – notamment au sein des établissements médicaux, lors des opérations mobiles et pendant les distributions alimentaires.
Les personnes contraintes de fuir avec pour seules possessions leurs vêtements continuent d'être malheureusement victimes d'attaques ciblant leurs maisons, écoles et hôpitaux. Il est impératif que ces agressions cessent immédiatement pour permettre à l’aide humanitaire de continuer dans les communautés touchées.
Bien que l'intensité de la souffrance endurée par le peuple haïtien soit difficile à exprimer pleinement, il incombe à la communauté internationale de ne pas rester silencieuse face à cette tragédie. Les Nations Unies doivent continuer de condamner vigoureusement les attaques contre les établissements médicaux, les attaques systématiques et toutes les violations du droit humanitaire international.
Nous encourageons vivement les autorités haïtiennes dans leurs efforts pour mettre fin aux attaques armées et rétablir un climat de sécurité afin de limiter autant que possible les déplacements massifs et forcés touchant nos concitoyens.
Port-au- Prince, le 9 Septembre 2024
Pour authentification :
Vitalème ACCEUS, Responsable de Programme,CAPAC
Camille OCCIUS, Directeur Exécutif de l’OCNH
Fritznel Pierre, Directeur Exécutif de CPD
Urbens Wilbert Dieuveuil, Directeur Exécutif de l’ICDH
Camille Emmanuel, Coordonnateur Général,KPTSL
Il était 8h30 Am , plusieurs dizaines de citoyens de Tiby étaient déjà devant les locaux du bureau du CASEC pour se faire enregistrer par l’officier de l’état civil de la commune , Monsieur Roland.
L’équipe de l’initiative citoyenne pour les droits de l’homme ( L’ICDH) déterminée, assurait la gestion et le déroulement de la journée et aidait les gens en leur fournissant les conseils appropriés sur l’importance des actes de naissances et sur les moyens de protection.
Plusieurs couches de la population de Petit-trou-de nippes ont répondu à l’invitation suite aux journées de sensibilisations intenses. Des personnes avancées en âge, des femmes enceintes , des personnes à mobilité réduite ont bénéficié gratuitement un acte de naissance par l’ICDH de concert avec le bureau de l’état civil.
« Merci ICDH, pour cette activité, ou sove m, kunya m santi m egziste » nous confiait une dame septuagénaire qui venait de recevoir son acte de naissance.
Ce Mobile d’enregistrement continue donc sa route , et fera un autre arrêt dans une autre localité de Petit-trou-de Nippes , « *La localité de Mirann*»
ICDH continue à agir pour les plus défavorisées, à fournir des actes et promouvoir la déclaration de naisance à travers le pays car Agir est un acte d’engagement citoyen et enfin, paske Bastistè n se idantite n , Bastistè n , se nasyonalite n .
Depuis 2021, l’OIM collabore avec l’Initiative Citoyenne pour les Droits de l’Homme (ICDH), une organisation locale de défense et de promotion des droits humains afin d'aider 1650 personnes à obtenir des documents essentiels à leur identité. Le Projet d’assistance légale mis en œuvre par l’ICDH cible deux groupes de déplacés : les victimes du tremblement de terre qui a secoué la presqu’ile Sud Haïti le 14 aout 2021 et celles fuyant la de violence des gangs à Port-au-Prince. Ce projet est financièrement supporté par le Central Emergency Respond Fund (CERF) et l’Union Européenne à travers le projet ECHO.
Les bandes armées font régner la terreur depuis quelques années. Les quartiers pauvres sont la cible régulière d’attaques meurtrières. Terrorisés, des milliers de familles abandonnent leur foyer se réfugiant dans des sites spontanés. L’OIM compte 50 sites de déplacés au mois décembre dans la capitale haïtienne. Sur l’ensemble des personnes recensées 115, 674 ont pu s’installer dans des familles d’accueil, 39,492 vivent encore dans ces espaces dépourvus d’infrastructures sanitaires. Gina Jean-Louis, travaille depuis sept ans pour l’ICDH comme agent de protection à Port-au-Prince.
« La plupart de ces camps sont situés à proximité des zones à risque. Travailler sur ces sites demande beaucoup de préparation : logistique et mentale. Tours les jours, il faut calculer les risques, se préparer à toute éventualité, être déterminée et motivée.
Dans les sites les gens sont méfiants et ne se confient pas tout de suite. Mais je comprends leur attitude, c’est une réaction normale et fréquente pour des personnes qui viennent de vivre des situations difficiles. Certains ont perdu des membres de leur famille ou des proches et d’autres ont assisté impuissant à l’incendie de leur maison. Ce sont des traumatismes qui marquent une personne à vie et je suis contente d’être là pour eux, d’être une oreille attentive et de pouvoir leur venir en aide.
Il faut être patient et rester positive dans mon travail. L’écoute est l’étape initiale, pour instaurer une relation de confiance avec les personnes déplacées. Je leur explique le but de ma présence et ma mission. Une fois que le contact est établi, mon travail peut démarrer.
Chaque personne à une histoire personnelle. Dans la précipitation, certains ont perdu leurs effets personnels en cours de route alors que pour d’autres il ne reste plus rien de leur ancienne vie, tout est parti dans les flammes. Il y a des cas plus difficiles, comme ceux qui n’ont jamais été enregistrés de toute leur vie. Juridiquement, ces personnes n’existent pas. Ils ne se souviennent même pas de leur date de naissance et hésitent à donner leur âge.
Je dois noter toutes ces informations, chaque détail est utile pour lancer les recherches au niveau des différents bureaux de l’état civile. Cela demande une analyse au cas par cas. Les recherches peuvent aller jusqu’à 30 jours pour récupérer un extrait des archives surtout quand les naissances ne sont pas enregistrées. »
Un Engagement personnel et Une contribution citoyenne.
« A la remise de ces documents d’identité, les détenteurs me réservent un accueil chaleureux. C’est réconfortant de savoir que je fais tout mon possible pour aider ces personnes et leur famille. Voilà ce qui me plait dans mon travail : avoir cette possibilité de faire briller une lueur d’espoir dans les yeux de ces personnes âgées, ces femmes enceintes, ces jeunes et ces enfants.
Ce qui me motive aussi à faire ce métier tous les jours, c’est de pouvoir apporter une contribution positive au milieu de toute cette violence et de lutter contre les discriminations sociales. Faire carrière dans le domaine de la protection des droits de l’homme, c’est aussi une opportunité d’aider à promouvoir l’application des droits de l’homme et de réduire les risques d’apatridie en Haïti.
Le droit à l’identité est un droit fondamental garantie par les lois haïtiennes. Chaque fois qu’un groupe de personnes ont accès à des papiers d’identité grâce à mon travail, j’éprouve alors un sentiment de satisfaction et la certitude de travailler pour un changement de notre société. »
Copyright © 2024 Initiative Citoyenne pour les Droits de l'Homme - ICDH - All Rights Reserved.
We use cookies to analyze website traffic and optimize your website experience. By accepting our use of cookies, your data will be aggregated with all other user data.